Métaphores


Quelques métaphores
Pour mieux comprendre le Kaizen
(Extrait du ebook : Le Kaizen illustré.  voir Boutique)

Les métaphores sont une façon de penser parmi d'autres.
Deux façons de penser
Les occidentaux (et en particulier les français qui ont l'esprit "cartésien") pensent d'une façon logique : quand ils sont confrontés à un problème, ils cherchent les causes qui produisent les conséquences et ainsi ils trouvent solutions et remèdes.
Les orientaux (et en particulier les chinois) pensent par analogie. Quand ils ont un problème dans un domaine qu'ils ne peuvent pas observer facilement, par exemple ce qui se passe à l'intérieur de notre corps, ils regardent ce qui se passe dans un domaine semblable, plus facile à observer (la nature), et ils en déduisent que la même chose se produit dans le corps.
Comment les chinois ont inventé l'acupuncture
C'est ainsi que les chinois ont inventé l'acupuncture : Ils ont observé que dans la nature tout avait son contraire qui lui est complémentaire : Le jour, la nuit ; le chaud, le froid ; le sec, l'humide ; le masculin, le féminin ; l'activité, le repos ; etc. Ils ont observé que le chaud n'est pas meilleur que le froid car trop de l'un ou trop de l'autre entraine un déséquilibre néfaste pour la vie. C'est le déséquilibre entre les deux contraires qui est mauvais. C'est donc le juste milieu, le juste équilibre entre ces deux contraires complémentaires qu'il faut rechercher. De cette observation de la nature extérieure, ils en ont conclu que le même principe est à l'œuvre à l'intérieur du corps : Il y a en chacun de nous, deux énergies contraires et complémentaires : le Yin (nuit, froid, calme, féminin), et le Yang (jour, chaud, mouvement, masculin), et que la maladie est un déséquilibre entre les deux (trop de Yin ou trop de Yang), et que la santé est un état d'équilibre (toujours précaire) entre ces deux énergies. Tout l'art de l'acupuncture consiste donc à rétablir cet équilibre entre ces deux énergies, le yin et le yang.
Les chinois ont aussi observé que dans la nature, il y a des énergies qui stagnent (marécages) où la vie croupit, et des énergies qui circulent (rivières) où la vie prospère. Ils en ont donc tout naturellement déduit que nos deux énergies vitales doivent circuler dans notre corps en suivant des méridiens (les fameux méridiens d'acupuncture) et que la maladie survient lorsqu'il y a un blocage qui oblige l'énergie à stagner à tel ou tel endroit de notre corps. L'acupuncteur va donc planter des aiguilles à certains endroits pour rétablir la circulation de l'énergie.
Tel patient, qui entre chez un acupuncteur plié en deux parce qu'il a un lumbago, en ressort droit comme un i parce l'énergie qui était bloquée à cet endroit a été remise en circulation.
Ainsi on peut guérir (ou résoudre tout autre problème) par la logique (comme les occidentaux) ou par analogie (comme les orientaux).
Les métaphores qui nous aident à comprendre
 Le mot métaphore désigne habituellement une figure de style qui consiste à faire une comparaison entre deux éléments sans utiliser de comparant (comme) : "Ma jeunesse fut (comme) un ténébreux orage." Dans les pages qui suivent le mot métaphore désigne un fait d'observation courant que l'on peut utiliser pour comprendre par analogie ce qui se passe dans d'autres domaines de la vie, et aussi pour comprendre comment le Kaizen peut nous aider dans ces domaines de notre vie qui nous posent problème.




Arrêter de fumer

Grâce au Kaizen

et la métaphore
de la pompe à vélo





Pourquoi est-il si difficile d'arrêter de fumer ?
 La plupart de ceux qui fument "voudraient" arrêter de fumer. Beaucoup essaient, prennent des résolutions, les tiennent un moment… et puis rechutent ! C'est plus fort qu'eux. Même la perspective de développer un cancer du poumon ne leur est d'aucun secours.
La métaphore de la pompe à vélo peut nous aider à comprendre pourquoi.

Tout le monde a fait cette expérience :
Quand on tire sur la poignée d'une pompe à vélo, celle-ci vient facilement et on entend le chuintement de l'air qui est aspiré à l'intérieur de la pompe. Quand on repousse la poignée, elle repart tout aussi facilement, en expulsant l'air hors de la pompe. Mais si on bouche l'orifice de la pompe avec l'index, la poignée résiste quand on tire dessus, et quand on la relâche après avoir réussi à la tirer de quelques centimètres, elle repart aussitôt. De même, lorsque la pompe est remplie d'air, si on bouche l'orifice avant de repousser la poignée, celle-ci résiste. Et quand on la relâche après avoir réussi à la faire rentrer de quelques centimètres, elle ressort aussitôt et revient à sa position d'origine.
En quoi cette métaphore nous permet-elle de comprendre pourquoi il est si difficile, voire impossible, à la plupart des gens d'arrêter de fumer, ou de se débarrasser de toute autre forme d'addiction ou d'une quelconque mauvaise habitude.
Cette métaphore nous montre que "la nature a horreur du vide". On pourrait dire : la nature ne supporte pas le vide. Si on décide d'arrêter de fumer, d'enlever cette habitude, sans la remplacer par autre chose, cela crée un vide. Et comme la nature ne supporte pas le vide, celui-ci résiste, aspire, rappelle à lui la mauvaise habitude, qui revient bientôt à sa place pour le combler.


Conclusion

On ne peut donc arrêter de fumer qu'en remplaçant cette mauvaise habitude par une autre, qui nous apportera un plaisir équivalent (chewing-gum, bonbon…) ou une diversion (promenade, conversation…). A chacun d'imaginer ce que cette habitude de remplacement peut être pour lui.




Mais alors que vient faire le Kaizen dans cette histoire ?
Sans même avoir besoin de la métaphore d'une pompe à vélo pour comprendre tout ça, beaucoup de gens ont essayé de remplacer la cigarette par le chewing-gum ou la promenade… et sont plus ou moins vite revenus à la cigarette...
Que nous enseigne le Kaizen ? …qu'il vaut pieux remplacer les grandes décisions héroïques "que l'on prend une bonne fois pour toutes" (anxiogènes pour  notre amygdale qui déclenche l'alarme dès qu'on s'écarte de la routine : Est-ce que je vais savoir tenir ? Combien de temps vais-je tenir ?) par de tout petits pas mais répétés chaque jour.
Par exemple, le premier jour, on remplace la première cigarette par un chewing-gum, et le reste de la journée, on fume comme d'habitude. Et tous les jours on ancre cette habitude, nouvelle, de remplacer la première cigarette par un chewing-gum. Mais rien de plus !
Au bout d'un certain temps, quand ce premier pas est acquis, on coupe la moitié de la première cigarette qu'on s'autorise ensuite à fumer ce jour-là, et on fume la partie qui reste. Et ainsi tous les jours….
Chacun peut imaginer cette succession de tout petits pas, tellement faciles à faire qu'ils peuvent paraître dérisoires mais qui, répétés tous les jours, finissent par venir à bout de cette habitude et de cette dépendance.
Quelques remarques :
·         Il vaut mieux couper et renoncer à la première moitié de la cigarette (car on a le sentiment d'une victoire et il reste la deuxième moitié à fumer) que de fumer la première partie et se priver de la deuxième moitié (ce qui renforce le sentiment du manque).
·         Pour chasser la mauvaise habitude, le Kaizen nous fait utiliser la même stratégie, la même ruse, que celle qui avait permis à cette mauvaise habitude de nous envahir : de tout petits pas, insignifiants, pour ne pas éveiller la méfiance et la résistance de l'adversaire (une petite cigarette, qu'est-ce que c'est ! C'est seulement si on fume beaucoup qu'on risque d'attraper quelque chose ou de devenir dépendant… et puis c'est juste une, pour voir ce que c'est…)  La première cigarette ouvre déjà une brèche… de même le premier petit pas de reconquête annonce déjà la victoire finale.
·         Quand la nouvelle bonne habitude est bien installée, la mauvaise ne peut plus revenir, car la place est prise :   Quand il y a de l'air dans la pompe et que l'orifice est bouché, on ne peut pas repousser la poignée










(Le texte ci-dessus est un extrait du ebook : Le Kaizen illustré. voir Boutique)



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